mercredi, janvier 31, 2007

KRAUTROCK FOR BEGINNERS, V/A Vol.3 - "CLASSIC & STILL FRESH"



Ou encore "les modernes"

La sélection que j'aurais dû proposer en premier, plutôt que les excentriques mystiques et jazzeux qui précèdent. Ici on parlera des "modernes", ceux qui tentaient plus que d'autres encore d'ouvrir des voies nouvelles, et / ou qui s'écoutent encore aujourd'hui sans la sensation de baigner dans la poussière et le moisis . Dans la sélection, beaucoup de choses qui ont des connexions entre elles - ces groupes ont fait sans forcément le vouloir le marketing du krautrock jusqu'à aujourd'hui.

CODE III : Countdown (Planet of man - 1974)
Avant des gens plus célèbres, on commence par une obscurité, album unique qu'on rangera aux côtés de SAND ou DOM, qui propose une mixture assez intello de musique concrète, de folk mélodique plus aérien, et de rock répétitif à la FAUST comme on l'entend ici, mais avec une jolie pointe d'exotisme. Une des caractéristiques de ce "rock allemand" d'ailleurs, c'est, tel Jules Vernes proposant dans ces écrits des voyages qu'il n'a jamais vécus, ces échappées dans un Orient que peusont allé visiter, ou alors après. On entend ici que ça donne des résultats insolites.

CAN : Oh Yeah (Tago Mago - 1971)
Oui, encore du CAN, seul vrai bon titre à mes yeux de Tago Mago, avec quelque chose de vraiment contemporain comme auraient pu en composer les groupes de la vague "post rock" des 90s, TORTOISE en tête. Ce n'est pas ce qu'il existe de plus fou, mais ça fonctionne.

NEU! : Negativland (S/T - 1971)
Fantastique et écrasant titre rock répétitif, aux limites de l'indus, et ce dès 71! On est frappé par l'avance de NEU sur son époque, autant que par l'évidence du morceau, la modernité de sa production, la rigueur de sa construction dans l'ère du free rock. Partis très tôt du célèbre KRAFTWERK (entendre les similitudes entre les albums de NEU et les KRAFTWERK 1 & 2), les 2 membres les moins drôles n'ont eu de cesse de composer tout au long de 3 albums (NEU, NEU2 et NEU75) plus ou moins le même titre, à quelques variations prêt, ce qui ne retire rien à leur immense apport au rock moderne. Ce Negativland sort sans doute du lot : ça s'écoute très fort, on en sort rincé! On retrouve récemment leurs influences dans le rock répétitif des premiers STEREOLAB, de JESUS & MARY CHAIN, LOOP, et quelques autres.

KRAFTWERK : Kometenmelodie 2 (Autobahn - 1974)
Tout le monde connait, ce qui est intéressant ici, c'est qu'on est juste à la jonction de leur période "rock" et de la suite 100% synthétique. On y entend des boîtes à rythme en bois et les vieux orgues façon synthé joués à la main, comme ADD N TO X et tant d'autres l'ont refait récemment. Le fantasme du robot pointe, mais ça sent pourtant bel et bien l'homme. Cet album charnière suit un "Ralph & Florian" préparé avec les mêmes recettes mais plus anecdotique, et semble une bonne entrée pour qui veut tenter sérieusement l'intégrale du groupe par le milieu.

HARMONIA : Les Demoiselles (Tracks & Traces - 1976)
On triche un peu sur la diversité des groupes : HARMONIA=CLUSTER (ci-dessous)+ NEU. Ici, c'est un album en collaboration avec Brian Eno, en plein trip allemand (qui composera avec CLUSTER plusieurs albums et produira dans la foulée les albums de la période "berlinoise" de BOWIE, dont les fans doivent absolument posséder les albums de Neu, Harmonia et Cluster, justement). Petites ballades synthétiques ou longues plages méditatives, le "super-groupe" ainsi composé offrait objectivement des variations plutôt moins intéressantes que les groupes qui le constituent. Il jouit pourtant d'une immense respectabilité, considéré par certains comme le sommet du kraut. Une contine comme Les Demoiselles donne envie de souscrire à cette idée.

CLUSTER : Hollywood (Zuckerzeit - 1974)
Ce titre est une sorte de classique, de profession de foi même. A mes yeux, Zuckerzeit est l'album fondateur de l'"electronica" des années 90. Comment ne pas penser à la galaxie MOUSE EN MARS en particulier (et tout ce qui va autour : LITHOPS, SCHLAMMPETZEIGER, OVAL etc...). Les albums qui suivront sont plus anecdotiques mais pas moins magiques, toujours aussi inventifs, avec cette production low-fi légèrement étouffée, type "rêve éveillé", qui les caractérisent. Essentiel.

LILIENTAL : Wattwurm (S/T - 1978)
"Super-groupe" encore, quasi inconnu cette fois, qui réunit pourtant les mêmes CLUSTER, ainsi que des membres de KRAAN (jazz rock sur lequel on reviendra) et Conny Plank, LE producteur qui a fait le son, avec un autre, Dieter Dierks, du krautrock (le premier avec une approche plus moderne, rigoureuse et synthétique, le second dans des tonnalités trip psyché sur lesquelles on reviendra aussi). On approche des années 80, le spectre de JACNO se fait entendre. L'unique album est une curiosité qu'il n'est pas indispensable de posséder. Mais en pleine aire punk, il faut admirer l'audace d'affirmer ce style avec un tel aplomb.

THE TECHNICAL SPACE COMPOSERS CREW : Canaxis (Canaxis - 1968)
On finit avec un très grand drone atmosphérique, produit très tôt, aux débuts de la vague kraut . Holger Czukay, qui deviendra le pilier du futur CAN, travaille avec Rolf Dammers (inconnu de nos fichiers) sur des bandes selon des techniques apprises avec ses maîtres STOCKAUSEN et consorts, qui se veulent l'origine du sample, et ça donne un album méditatif subliment texturé, à l'évolution subtile. Passé le gong originel, on traverse tous les états, jusqu'à une suspension du temps dans laquelle on sent qu'on a "trouvé quelque chose". La lumière, les clefs, le soleil, la paix, l'infinie tristesse ou on ne sait quoi, à chacun de voir.



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mardi, janvier 30, 2007

KRAUTROCK FOR BEGINNERS, V/A Vol.2 - "DARK SIDE OF THE KRAUT"


Une part non négligeable de la production "rock allemand" de l'époque est marqué par son aspect méditatif, ou parfois plus agité, mais sombre, caverneux, c'est cet aspect qu'on va dévoiler ici, avec des groupes le plus souvent très en marge du krautrock à la mode tel qu'on le présente encore aujourd'hui (et qu'on verra dans les compilations à venir). Les groupes dont il s'agira étonnent par le sérieux avec lequel il intègrent la cause rock psyché. En certains d'entre eux, on a même envie de voir les précurseurs du Goth Rock du début 80s, mais les Goths eux, vous diront que ça n'a rien à voir - à la rigueur tant mieux.

SAND : Helicopter (Ultrasonic Seraphim - 1974)
Groupe à l'album unique sous ce nom (ils reviendront quelques années dans la nouvelle vague allemande pour offrir un rock indus froid à la Cabaret Voltaire, sous le nom de code ALU). Album unique, et magique, qu'il faut absolument posséder (la ré-édition CD offre une deuxième galette avec des titres tout aussi intéressants, et des prises alternatives presque meilleures parfois). C'est très ambiant, avec un son rock très organique teinté de folk, les titres se développent avec un sens de la narration certain, et, ce qui n'est pas si rare à l'époque mais ici pleinement revendiqué, s'étirent plus que de raison : le groupe conteste à sa manière les notions de rentabilité et de productivité qu'il percevait comme de plus en plus prégnante dans les sociétés occidentales, la provocation n'étaient pas encore dans un punk hurlé, mais dans la retenue des notes, la répétition des motifs. Contre les formats radio, en somme. "Calme-toi, arrête tout, écoute", semblent nous dire leurs compositions. Pour finir, c'est évidemment assez dark, genre "brûlé vif dans le désert les yeux ouverts happés par le soleil". Et en effet, on en sort presque aveugle...

KALACAKRA : Jaceline (Crawling to Lhassa - 1972)
Auteurs d'un unique album étrange, très underground et parfaitement home made, incantatoire, peu mélodiques (y'a-t-il de vrais instruments? Rien n'est moins sûr...), certains titres allant vers des formes de transes (en cercle autour d'un feu païen?). Très personnel et plutôt nécessaire. Là encore on ne rigole pas beaucoup, mais on détecte une forme d'humour quand même.

NECRONOMICON : In memoriam (Tips Zum Selbstmord - 1972)
Changement de cap : le prog rock s'incruste dans ces lignes, tendance "pré-goth". Les tous premiers groupes de la "deuxième vague kraut" offrent une interprétation décadente du mouvement. Totalement underground et dispensable, il m'a semblé intéressant de glisser un de leurs titres ici, pour montrer certaines extrémités du mouvement - captivantes si on accepte les outrances auxquelles ils s'autorisent. C'est le seul album du groupe, autoproduit et ça s'entend. Ce qui fait le plus mal : le sur-mixage des voix, chantées dans un allemand agressif.

TANGERINE DREAM : Ultima Thule (S/T - 1972?)
LE nom le plus célèbre du mouvement, connu pour ses tripotées de disques New-Age et de mauvais goût. Jusqu'en 74 pourtant, l'intégralité de leurs disques est très recommandée, entre rock pré-indus décadent et explorations atonales de 20 minutes (l'album ZEIT est un chef d'oeuvre de drones minimalistes où des sons inquiétants flottent sans fin) . Ici, un bout de single rarissime de 72/73, sombre à l'envie, où les stridences s'extirpant de la brume font paradoxalement notre plus grand bonheur. Le groupe à son sommet.

PATER NOSTER : Stop these lines (S/T - 1971)
A nouveau de l'underground pur et dur, album unique de 1970, et c'est bien dommage. Bien composé, une belle unité sonore et en même temps des compositions plutôt variées et aux harmonies riches. Ecoutez cette voix d'outre tombe, comme sur une bande au ralenti : on doit être en présence d'un des tous premiers initiateurs des voix dark à la Sisters of Mercy. Ce qui donne une tonalité toute caractéristique au projet.

SIDDHARTA : Looking in the past (Weltshmerz)
Commentaire idem à Necronomicon, mais cette fois on est vraiment dans la "deuxième vague", avec cette façon de digérer les récents aînés : on part dans tous les sens. Outrance ridicule ou géniale, c'est selon. Et tout l'unique album est comme ça. Un peu trop prog rock pour le commun des mortels, mais ça passe. Il faut admettre qu'on doit s'ouvrir l'esprit pour accepter les envolées tragico-lyriques qui s'invitent toutes les 45 secondes, et oublier les séquences de caricature prog-rock. Le plaisir n'en sera que plus grand.

DOM : Edge of time (Edge of time - 1971)
Dark ambiant par excellence, cet unique album est remarquable de finesse dans le mix folk / ambiances synthétiques vaporeuses. A rapprocher de SAND, avec une touche de KALACAKRA, mais en plus obscur et mystique. L'album est considéré à juste titre comme un classique, indispensable, dont le seul défaut serait peut-être la constance, les titres offrant trop peu de différences entre eux, au contraire de SAND.

FAUST : No Harm (So Far - 1972)
Un des groupes phare ayant survécu, encore vaguement dans le coup, à l'image de CAN mais dans un genre différent, dadaïste, dans lequel se succèdent des séquences noise, planantes, rock, folk, bref un peu de tout. Il est difficile d'en rendre compte par un extrait unique. A mon goût les groupe reste très surestimé, même si tous ses albums valent le détour (on commencera par FAUST IV).
PS : le cut abrupt de la fin de cet extrait s'enchaîne avec le titre de TEMPLE ci-après, dans une "compil idéale".

TEMPLE : Black light (S/T - 1975)
Groupe de la "seconde vague " encore ayant produit un unique et obscurissime album, parfois grotesque (en raison principalement d'une voix masculine, ici absente, mais du plus mauvais effet sur d'autres titres) mais en fait assez bon mélodiquement. Les ficelles sont un peu grosses : alternances de passages lents, harmonieux, mélodiques, et de séquences plus rapides, proto-metal (mais alors de loin...). C'est un album mineur, mais que tout curieux du kraut se doit de tenter. Enfin, il faut avoir lu les crédits pour percevoir la démesure kraut : Poseidon au chant, Zeus au Moog et Mellotron... C'est pour rire?

KRAUTROCK FOR BEGINNERS, V/A Vol.1 - "SOME KIND OF JAZZ ROCK"


Il est temps d'offrir aux curieux les délices du krautrock, ce rock volontiers "cosmique", souvent plein de surprise, venu d'Allemagne, avec un age d'or qu'on peut situer en 1970 et 1974 (mais pas seulement). Les compilations "of my own" postées ici n'intéresseront pas les érudits, il s'agit bien de "krautrock for beginners", ceux qui seraient plus avides d'aller plus loin doivent absolument faire un tour sur les monuments d'érudition que sont les 2 blogs suivants : http://kraut-team.blogspot.com/ et http://krautbar03.blogspot.com/ dans lesquels on trouve TOUT, mais surtout des trucs très très pointus.
Donc ici on parlera de vulgarisation, avec des groupes connus, ou faciles, ou occultes mais réputés des fans et accessibles.
Il y aura 5 à 7 compilations, vaguement thématiques mais sans plus. En téléchargeant les dossiers, onconstate qu'il n'y a pas d'ordre dans les morceaux, que vous graverez ou écouterez dans n'importe quel sens, sauf indications contraires (parfois des cuts en fin et débuts de titres sont volotaires). L'ordre indiqués dans mes descriptifs est mon tracklist d'origine.

On dira que dans cette première sélection se dégage une tendance vaguement jazz rock, et parfois un peu "groove" (?).

CAN : Spray (Future Days - 1973)
On ne présente pas CAN, LE rescapé du mouvement, qu'il fait bien de citer à un dîner d'érudit pour affirmer son bon goût. Personnellement je trouve le Tago Mago, souvent le plus cité, parfaitement indigeste et pas très intéressant. Plus sympa sont tous les albums à partir de Future Days (73), dont on entend ici une exploration rythmique et mélodique assez saisissante.

BRAINTICKET : Places of light (CottonwoodHill - 1971)
Quelques albums rock (ici un extrait du 1er, 1971, tellement barré, en dehors de ce titre, que l'écoute en est éprouvante), que suivront une poignée d'albums ambiant à la fin des 70s. Les 3 premiers sont très recommandables, malgré la pause souvent un peu arty bizarroïde forcée.

ANNEXUS QUAM : Untiltled (Osmose - 1970)
Extrait du 1er album, sur 2 au total. Deux quasi chefs d'oeuvre qu'il ne faut pas hésiter à tenter en entiers, si on n'est pas allergique au jazz (ce que je suis, pourtant).

EMBRYO : Warm Canto (Rocksession - 1972)
Là aussi la branche la plus jazzy du genre, avec un des groupes les plus réputés, dont certains membres seront à l'initiative du label jazz world ECM). Ce phénoménal Warm Canto est assez peu représentatif du groupe, qui s'est souvent lancé dans des tirades jazz rock effrénées moins mélodieuses, toujours avec une pointe d'influences "world" (Inde, instruments africains etc...). Le premier album, OPAL, plus "rock underground", est une bonne entrée en matière pour qui craint le jazz.

IBLISS : Athir (Supernova - 1972)
Un seul album, vraiment très bien, d'exploration "ambiant rythmique", du meilleur goût. Ils auraient pu être "à la mode" comme CAN s'ils avaient continué. Et s'il y avait eu des voix.

KOLLEKTIV : Baldrian (S/T - 1973)
Même commentaire que pour IBLISS, dont ils sont très proches musicalement, jusqu'à s'y confondre.

EXMAGMA : Horny (S/T - 1973)
2 albums assez groovy, vraiment pas mal, débordant d'idées. Toute la liberté de l'époque s'exprime dans un réel talent technique. Les pochettes des 2 albums valent le détour dans une recherche Google image.

RELEASE MUSIC ORCHESTRA : Rot World (Life - 1974)
Un seul album je crois, tendance très jazz, enregistré "live", c'était un groupe très réputé pour ses prestations plus ou moins improvisées et parfois proches du happening. Un groupe pas essentiel à mon goût, pourtant l'album est de très bonne facture.

ORGANISATION : Noitasinagro (Tone Float - 1970)
Le seul album sous ce nom des futurs KRAFTWERK, très proche de IBLISS, KOLLEKTIV mais aussi des 2 premiers KRAFTWERK, justement ("1" et "2"). Les synthés sont alors absents. Il me semble que les membres de NEU sont de la partie. Malgré ses qualités, on préfèrera écouter en entier les 2 premiers Krafwerk, dont la personnalité est plus affirmée.

DEUTER : Susani (Aum - 1972)
Georg DEUTER a pondu 2 très grands albums expérimentalo - ambiant (et peut-être plus par la suite, dans une tendance qui s'est affirmée New Age), qu'il faut absolument avoir en entier. Ici, on est au exaspéré ou hypnotisé par la répétition, c'est selon. Si c'est l'hypnose, c'est aussi le bain tiède, la brume de chaleur, les plages à l'origine du monde et tout le tuttim. Pas étonnant que Georg Deuter ait cru suffisamment à son fantasme pour partir vivre en Inde et devenir bouddhiste, après deux albums pondus dans son mini home studio de la moins exotique Munich.
C'est la plage "ambiant" de cette première sélection, il y en aura + ou - une par compilation.

SWEET SMOKE : Baby Night (Just a poke - 1970)
Un classique des têtes de gondole promo, avec son dessin de fumeur de joint que "tout le monde" connaît. Les acquéreurs sont persuadés d'avoir trouvé le groupe groovy cool américain ultime, eh bien non c'est allemand. Pour ma part, je trouve qu'en dehors des premières minutes de l'album ici sélectionnées, le reste est d'un ennui certain. Le 2è album, folk 70s jusqu'à la caricature, peut néanmoins s'écouter. Le 3è enregistrement, un live, est réservé aux addicts du jazz rock.

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COMMENTAIRES BIENVENUS.

mercredi, janvier 24, 2007

1TAU, Hikuioto



Mon favori du jour, encore un album du genre "data ambiant".
On est en 97, au début des Oval, Fennesz & co, quand sort cet objet dans un beau carton texturé genre papier maché (500 ex numérotés), dont on croit dans un premier temps, à cause du titre et des voix dans le disque, que c'est japonais. Erreur, 1 TAU s'appelle Boris D Hegenbart. L'atmosphère qui se dégage est très paticulière, vaguement paranoiaque, intime, musicalement on a l'impression que l'aléatoire joue un rôle prépondérant, et en même temps des bribes mélodiques du meilleur genre accrochent l'oreille. Les morceaux les plus longs sont finalement les plus fatiguants, il faut sans doute se concentrer sur les plages courtes.

1TAU a sorti plus récemment un autre album, dans un boîtier plastique standard sans intérêt, et signé 2/TAU : Something Moving Inside Plasticbox. Derrière ce titre concept plutôt prometteur, on entend une musique bien moins agréable qu'ici, où à force d'expérimenter et de brouiller les pistes Hegenbart perd un peu l'auditeur. Pour les plus audacieux, le CD vaut quand même le détour.

JAN WERNER & F.X. RANDOMIZ, Slow



JAN WERNER est connu pour son duo MOUSE ON MARS, et d'autres projets plus obscurs mais plutôt engageants avec des confrères de la première vague "data" ou seul : l'abstrait MICROSTORIA, avec Markus Popp de OVAL; le fantaisiste LITHOPS, en solo (dont le premier album, Uni Unit est un chef d'oeuvre du genre); ou DÜ, précisément avec F.X. RANDOMIZ. Et d'autres sans doute.
Quant à RANDOMIZ, outre ses albums solo, il a signé avec Schlammpeitziger plusieurs album assez sympa, à peine moins légers que ceux de Schlammpeitziger, sous le nom HOLOSUD.
Avec SLOW, on est vraiment dans les prémices du "mouvement" ambiant data (si ça veut dire quelque chose...), avec les défauts que ça comporte : son électronique un peu répétitif, manque de diversité des textures globalement, exercice de style parfois un peu vain, certains sample exaspérants. Pourtant, d'un titre comme Soft Talking ressort une atmosphère tout à fait étrange et mystérieuse dans laquelle on a plaisir à se plonger aujourdhui encore.

Le packaging d'origine, un jolie carton gauffré, justifie un peu plus d'acquérir l'objet s'il existe encore.

MAIN, Tau


Parce qu'on me l'a demandé, mais ce n'est vraiment pas le meilleur album de MAIN. Gagné par l'option du "tout numérique", le son se standardise dans la veine "expérimental data" ultra abstrait, de bon goût mais plutôt ennuyeux, pour rester correct. On préfèrera en initiation le Hz posté ci-dessous.

samedi, janvier 20, 2007

MAIN, Hz (1995)


2 CD, un "classique", qui résume bien la discographie de MAIN, projet "ambiant" de Robert Hampson après son groupe de Drone Rock LOOP. Au menu de ce qui me semble être une comilation de maxi : guitare traitée et brillamment texturée, ambiances plutôt dark mais raffinées, des moments sublimes, des bribes mélodiques à la basse sur certaines séquences, et le tout est assez varié, ce qui n'est pas mmonnaie courante dans le genre. De mon point de vue, il y a là ce qu'il a fait de mieux en "ambiant guitare", genre dans lequel on est tenté de mettre les récents SUNN O))); le début de l'album est magistral, ça devrait faciliter la tentative. Pour les plus fans, la série des "Firmaments" (4 albums) est aussi très conseillée - mais c'est un poil en dessous parce que plus (trop) constant.

CD1 : http://www.megaupload.com/?d=RD8LRFPX
CD2 : http://rapidshare.com/files/12333573/Hz_CD2.zip.html

NUNO CANAVARRO, Plux Quba (1988)


O lecteur rejouis-toi, voilà un album magique d'un portugais inconnu qui n'est pas réputé avoir fait quoi que ce soit d'autre, et ré-édité par Jim O'Rourke sur son label Moikai. On se dépêchera de l'acquérir si on aime (par ex. : http://www.forcedexposure.com/labels/moikai.html ) mais je n'ai pas pu m'empêcher de le mettre quelques jours en partage.
Comment qualifier la chose? "Soft folk", minimalisme mélodique, poésie sonore presque, de loin on peut évoquer Dominique Petitgand, Yann Tiersen (mais en tellement plus subtil), Christian Fennesz (pour le fin mélange électronique ; folk, mais c'était 10 ans avant, les moyens ne sont pas les mêmes), chacun tour à tour en fait. Les premiers titres (les moins intéressants) peuvent même êtres perçus comme précurseurs des blips minimalistes de PanSonic, Ikeda, le label Ritornell chez Mille Plateaux etc...

http://w11.easy-share.com/805115.html

BEN'S SYMPHONIC ORCHESTRA, Paris Pop'In, 17.12.2004



Très bon groupe rock / pop / folk inspiré semble-t-il des meilleurs mélodistes sixties, dont les disques sont édités par le label qui gagne à être connu Microbe (www.microberecods.com). Ici il s'agira d'un mini concert dans le bar le Pop'In et, hélas, ça s'entend : public dense et bruyant, pas toujours attentif, son quand même pas terrible, mais c'est normal vu la salle. Il n'empêche : les mélodies fonctionnent quand même à merveille, "From Hull To Hawaï" ou "Old Lady" restent les titres magiques découverts sur l'album DRIFTING, absolument indispensable (que des tubes!), que l'écoute de ce petit set ne saura remplacer.

http://w11.easy-share.com/805155.html

jeudi, janvier 18, 2007

FAUST, Paris Nouveau Casino 7.11.2006



Mise en ligne pour les plus fervents défenseurs du kraut, ou de ce qu'il en reste, parce que pour être honnête, c'était déjà un peu décevant sur place, mais plutôt excitant quand même compte tenu du déballage spectaculaire et démonstratif d'instruments réels ou bricolés (dont beaucoup ne serviront que quelques secondes). ça fera peut-être un bon document sur ce vieux groupe "kraut", un peu surestimé à mon goût (ré-écoutons plutôt Amon Düül 2, Ash Ra Tempel, Cluster, Annexus Quam, Guru Guru et j'en passe) mais évidemment intéressant par son extrémisme.

http://www.megaupload.com/?d=A04S1CPI

Comme toujours, les commentaires sont les bienvenus...

DANDY WARHOLS, Live Paris Locomotive 28.10.2005



Après Brian Jonestown Massacre, leurs "adversaires" de DIG (notion grotesque, en fait), de passage à Paris pour la promo du nouvel album dont il ne joueront finalement qu'un ou deux (mauvais) titres.
Malgré tout ce qu'on peut penser d'eux, il y a un talent réel pour écrire des tubes pop rock faciles mais bien composés. La plupart figurent dans ce concert, qu'il est intéressant de rapprocher de celui de BJM présent ici plus bas.

http://rapidshare.com/files/11940944/Live_27_10_2005_Paris_Elys_e_Montmartre.zip.html

SPECIAL SISTER IODINE LIVE



A l'occasion de la sortie du nouvel album du trio, HELLE (jolie pochette ci-contre), on a ressorti des cartons les lives enregistrés / récupérés de diverses époques.
Les évolutions et changements de style témoignent à la fois d'une recherche réelle d'aller toujours de l'avant dans l'expérimentation rock (jusqu'à l'électronique en 99 en première partie de Sonic Youth, juste avant que le groupe devenu duo se rebaptise Discom), en même temps qu'une tendance peut-être un peu marquée à coller à l'actualité, en tentant de la devancer. Ainsi la période electro semblait coïncider avec l'arrivée des macs portables sur scène vu chez les tenants des labels Mego / Warp / Schematic et autres.

Paris Blues du Nord, 26.3.1991 (Q : 2/5 - intérêt documentaire) : http://www.megaupload.com/?d=X49DDBKE

St Malo 27.11.1994 (Q : 5/5) : http://www.megaupload.com/?d=FZ3UH92L

Paris Le Garage, 2.1997 (Q : 3/5 - ici ré enregistré, qualité plus fine) : http://www.megaupload.com/?d=E83PJU7W

Paris Mutualité, 8.2.1999 (Q : 2/5, mono - set tout en infrabasses, douloureux pour le micro - intérêt documentaire à mon avis) : http://www.megaupload.com/?d=XXB46TF5

Paris Maroquinerie, 20.6.2005 (Q : 3/5) : http://www.megaupload.com/?d=M7Y8K7JD

Paris Point Ephémère, 2.11.2006 (Q : 3/5) : http://www.megaupload.com/fr/?d=4HO212RT

Manquent à l'appel 3 enregistrements égarés : un Garage de 98 à la lisière du rock et de l'electronique, un Garage de 99 (probablement) avec 2 grosses stations PC, et un Point FMR de décembre 2004 très puissant - sans parler de leur prestation réputée, qu'on a manquée à La Villette l'été dernier. Si quelqu'un a les enregistrements, je suis preneur.

Lien Amazon pour s'offrir le nouvel album : http://www.amazon.fr/Helle-Sister-Iodine/dp/B000KHXCQW/sr=8-2/qid=1169138783/ref=sr_1_2/403-7906748-8056436?ie=UTF8&s=music

mardi, janvier 09, 2007

COMETS ON FIRE, "Bon Voyage" live


Il me semble qu'il s'agit ici d'un bonus CD pas si rare que ça qu'on trouve sur certaines éditions du premier album du groupe. Pour ceux qui ne connaissent pas, Comets on Fire produit un rock bruyant et psyché plein de talent, très excitant, dans une veine un peu Acid Mothers Temple, en plus agité et souvent plus mélodique aussi, en bien mieux à mon goût. Dès le 2è album "Field recordings from the Sun", Ben Chasney de Six Organs of Admittance, très apprécié dans ces lignes, les rejoint et ajoute une note de folk et sa perception à lui du psychédélisme.
Sur l'enregistrement live ici proposé, pour lequel on n'a pas de date, on entend Chasney plus ou moins seul sur un des titres, jouant un morceau du 2è album je crois, ce qui permet de dater approximativement le concert (2002?) - ceux qui connaissent peuvent me donner l'info détaillée en post of course.
Pour celui qui s'intéresserait de plus près au groupe, l'avant-dernier LP, "Blue Cathedral", est un chef d'oeuvre qu'il faut avoir, à la fois plus accessible et réussi que ce qu'on entend dans Bon Voyage, pour l'écoute duquel il faut avoir, admettons-le, le coeur bien accroché...

http://www.megaupload.com/?d=AHFMZK25
Merci pour les COMMENTS

dimanche, janvier 07, 2007

ASH RA TEMPEL, Seven Up (B-Side, LP Version)




Kraut la suite, autant pour les novices que pour ceux qui connaissent mieux.

Pour ma part, l'écoute de cet album de Ash Ra Tempel enregistré en 72, "Seven Up", co-signé Timothy Leary (qui a plus inspiré que fait quoi que ce soit sans doute), fut un vrai choc et un moment important dans l'initiation au Kraut planant. Aérien, parfois inquiétant, parfois texturé puis plus mélodique, on est facilement bouleversé pour peu que l'écoute soit active.
Le "LP Version" proposé ici est assez différent de la version CD, nettement meilleure à mon goût. Les différences essentielles : la flute qu'on entend ici est tellement trafiquée dans le mix CD qu'elle devient une sorte de son synthétique psyché; les mix voix ont changé, les voix n'apparaissent pas au même moment; il y a ici sur la partie finale une désynchro de la batterie plutôt très gênante, qui n'existe pas sur le CD; enfin, le vrombissement de fin n'est pas le même (mieux ici par contre). Voilà pourquoi ça pourrait intéresser les fans qui n'ont que le CD.
Pour les autres, achetez l'album. Dans un genre très différent, tantôt blues décadent tantôt psyché frénétique, la première face est très bien aussi.

http://www.megaupload.com/?d=BZPXFESX
C'est un RIP d'un vieux LP de qualité médiocre, désolé pour le son.

TURZI, Paris Point FMR, 21/3/2006





On va développer à l'avenir quelques sections KRAUT ici, tant le genre paraît sans limite. Les spécialistes connaissent sans doute par coeur le blog de référence Kraut Team (http://kraut-team.blogspot.com/) qui offre aux plus curieux des HEURES de boulot pour charger les ressources quasi infinies qu'ils proposent, sans parler de l'écoute induite. Mais pas de proposition d'ouverture, pas de point d'accès au curieux qui n'a pas les bases pour comprendre le charabia Kraut. Dont ma définition rapide serait : un rock 70's qui s'affranchit des limites du rock et s'ouvre à d'autres territoires, planants, prog, world, jazz, funk, électronique, pré-goth même parfois. Les accro de Pink Floyd doivent absolument y faire un tour, mais les autres aussi en fait. Une sorte de syndrome Jules Vernes me semble intéressant à noter : ces allemands qui la plupart du temps n'ont jamais vu la mer, inventent une musique du voyage, de l'inde au cosmos, comme s'ils avaient tout vu et vécu. Ca donne des mélanges bizarres. Et ça va du grotesque au génial, bien sûr.
Assez bavardé, Turzi dont il est ici question est bel et bien français, lui et son groupe proposent du pur Kraut d'époque, sauf qu'il est joué aujourd'hui. C'est un mix de Can et Ash Ra Tempel à dominante Neu des plus excitants, le mini LP "Made under Authority" est un régal. Autant dire que sur scène, on croirait tous ces groupes ressuscités d'un coup, tant le show offert est foisonnant et maîtrisé. Du grand live, il faut aller aux prochains concerts (ici on n'était pas 50...). Pour plus d'infos : http://www.myspace.com/turzi

Le concert ici proposé n'est que partiel, j'étais arrivé en retard...
http://www.megaupload.com/?d=XX8AV68F

mercredi, janvier 03, 2007

ELYSIAN FIELDS, Paris Café de la Danse 3/5/2006


Concert un peu décevant ici, tant la formation était réduite : 3 sur scène, pas de batterie ni de basse. Dommage parce que le dernier album "Bum Raps and Love Taps" les met au meilleur niveau de ce qu'on peut faire dans le genre, nettement au-dessus, finalement, de ce que Mazzy Star a pu produire dans toute sa carrière.
Dans ce live très "ambiant" rien de flagrant sur les qualités de composition incroyables qu'ils ont montrées dans le dernier album, tout paraît ici un peu égal et plat, et on s'ennuie un peu. Mais pour les amateurs de versions plus ou moins acoustiques l'enregistrement est quand même conseillé.

http://rapidshare.com/files/9905863/Elysian_Fields.rar.html

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BRIAN JONESTOWN MASSACRE, Paris La Cigale, 26/6/2006



Presque célèbre depuis la sortie du film DIG (www.dig.fr) qui a particulièrement fait parler de lui en France, BJM, jusqu'alors inconnu et dont les disques n'étaient pas distribués, se retrouve promu leader d'un certain contre courant rock US néo 60's, un paquet dans lequel on mettra donc Dandy Warhols, Warlocks, et plus récemment Black Mountain. On s'amuse depuis à comparer leurs compositions et à décrypter qui, pour tel titre, est l'original, qui le plagiaire.
2 ans plus tard, ils font la couverture de Rock&Folk, c'est dire... Tout en niant l'impact du film, renié maintes fois publiquement, mais c'est le jeu.
Ici donc, 1er concert parisien, bondé, beaucoup d'ambiance, fans nombreux et hurlants à chaque "hymne" du groupe identifié depuis le film. On en postera d'autres sans doute, ainsi que des concerts de Dandy Warhols, pour comparer.
Mais rien ne vaut un bon vieux "Spacemen 3" finalement.

http://rapidshare.com/files/9911836/Live_26_6_2006__Paris_La_Cigale.rar.html

COMMENTS PLEASE (et c'est vrai pour les autres post aussi).

MELLOW, Paris Café de la Danse, 3/2/2004


Mellow n'a pas le succès qu'il mérite, son album "Another Mellow Winter" et sa B.O.F du film "CQ" de Roman Coppolla sont indispensables pour qui goûte la pop 60's et les ambiances planantes à la Air. Sur scène, tout l'attirail vintage et l'apparent plaisir de jouer nous ravissent, dommage que les sets ne soient pas plus longs. Ici, le groupe est dans la tournée de son dernier album, "Perfect Colors", très soigné mais peut-être un peu moins convaincant que les précédents, à la production peut-être un peu lisse en fait. Le concert lui redonne un peu de grain, justement.

http://rapidshare.com/files/10019661/Live_3_2_2004__Paris_Caf__de_la_Danse.rar.html

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