mercredi, janvier 31, 2007
KRAUTROCK FOR BEGINNERS, V/A Vol.3 - "CLASSIC & STILL FRESH"
Ou encore "les modernes"
La sélection que j'aurais dû proposer en premier, plutôt que les excentriques mystiques et jazzeux qui précèdent. Ici on parlera des "modernes", ceux qui tentaient plus que d'autres encore d'ouvrir des voies nouvelles, et / ou qui s'écoutent encore aujourd'hui sans la sensation de baigner dans la poussière et le moisis . Dans la sélection, beaucoup de choses qui ont des connexions entre elles - ces groupes ont fait sans forcément le vouloir le marketing du krautrock jusqu'à aujourd'hui.
CODE III : Countdown (Planet of man - 1974)
Avant des gens plus célèbres, on commence par une obscurité, album unique qu'on rangera aux côtés de SAND ou DOM, qui propose une mixture assez intello de musique concrète, de folk mélodique plus aérien, et de rock répétitif à la FAUST comme on l'entend ici, mais avec une jolie pointe d'exotisme. Une des caractéristiques de ce "rock allemand" d'ailleurs, c'est, tel Jules Vernes proposant dans ces écrits des voyages qu'il n'a jamais vécus, ces échappées dans un Orient que peusont allé visiter, ou alors après. On entend ici que ça donne des résultats insolites.
CAN : Oh Yeah (Tago Mago - 1971)
Oui, encore du CAN, seul vrai bon titre à mes yeux de Tago Mago, avec quelque chose de vraiment contemporain comme auraient pu en composer les groupes de la vague "post rock" des 90s, TORTOISE en tête. Ce n'est pas ce qu'il existe de plus fou, mais ça fonctionne.
NEU! : Negativland (S/T - 1971)
Fantastique et écrasant titre rock répétitif, aux limites de l'indus, et ce dès 71! On est frappé par l'avance de NEU sur son époque, autant que par l'évidence du morceau, la modernité de sa production, la rigueur de sa construction dans l'ère du free rock. Partis très tôt du célèbre KRAFTWERK (entendre les similitudes entre les albums de NEU et les KRAFTWERK 1 & 2), les 2 membres les moins drôles n'ont eu de cesse de composer tout au long de 3 albums (NEU, NEU2 et NEU75) plus ou moins le même titre, à quelques variations prêt, ce qui ne retire rien à leur immense apport au rock moderne. Ce Negativland sort sans doute du lot : ça s'écoute très fort, on en sort rincé! On retrouve récemment leurs influences dans le rock répétitif des premiers STEREOLAB, de JESUS & MARY CHAIN, LOOP, et quelques autres.
KRAFTWERK : Kometenmelodie 2 (Autobahn - 1974)
Tout le monde connait, ce qui est intéressant ici, c'est qu'on est juste à la jonction de leur période "rock" et de la suite 100% synthétique. On y entend des boîtes à rythme en bois et les vieux orgues façon synthé joués à la main, comme ADD N TO X et tant d'autres l'ont refait récemment. Le fantasme du robot pointe, mais ça sent pourtant bel et bien l'homme. Cet album charnière suit un "Ralph & Florian" préparé avec les mêmes recettes mais plus anecdotique, et semble une bonne entrée pour qui veut tenter sérieusement l'intégrale du groupe par le milieu.
HARMONIA : Les Demoiselles (Tracks & Traces - 1976)
On triche un peu sur la diversité des groupes : HARMONIA=CLUSTER (ci-dessous)+ NEU. Ici, c'est un album en collaboration avec Brian Eno, en plein trip allemand (qui composera avec CLUSTER plusieurs albums et produira dans la foulée les albums de la période "berlinoise" de BOWIE, dont les fans doivent absolument posséder les albums de Neu, Harmonia et Cluster, justement). Petites ballades synthétiques ou longues plages méditatives, le "super-groupe" ainsi composé offrait objectivement des variations plutôt moins intéressantes que les groupes qui le constituent. Il jouit pourtant d'une immense respectabilité, considéré par certains comme le sommet du kraut. Une contine comme Les Demoiselles donne envie de souscrire à cette idée.
CLUSTER : Hollywood (Zuckerzeit - 1974)
Ce titre est une sorte de classique, de profession de foi même. A mes yeux, Zuckerzeit est l'album fondateur de l'"electronica" des années 90. Comment ne pas penser à la galaxie MOUSE EN MARS en particulier (et tout ce qui va autour : LITHOPS, SCHLAMMPETZEIGER, OVAL etc...). Les albums qui suivront sont plus anecdotiques mais pas moins magiques, toujours aussi inventifs, avec cette production low-fi légèrement étouffée, type "rêve éveillé", qui les caractérisent. Essentiel.
LILIENTAL : Wattwurm (S/T - 1978)
"Super-groupe" encore, quasi inconnu cette fois, qui réunit pourtant les mêmes CLUSTER, ainsi que des membres de KRAAN (jazz rock sur lequel on reviendra) et Conny Plank, LE producteur qui a fait le son, avec un autre, Dieter Dierks, du krautrock (le premier avec une approche plus moderne, rigoureuse et synthétique, le second dans des tonnalités trip psyché sur lesquelles on reviendra aussi). On approche des années 80, le spectre de JACNO se fait entendre. L'unique album est une curiosité qu'il n'est pas indispensable de posséder. Mais en pleine aire punk, il faut admirer l'audace d'affirmer ce style avec un tel aplomb.
THE TECHNICAL SPACE COMPOSERS CREW : Canaxis (Canaxis - 1968)
On finit avec un très grand drone atmosphérique, produit très tôt, aux débuts de la vague kraut . Holger Czukay, qui deviendra le pilier du futur CAN, travaille avec Rolf Dammers (inconnu de nos fichiers) sur des bandes selon des techniques apprises avec ses maîtres STOCKAUSEN et consorts, qui se veulent l'origine du sample, et ça donne un album méditatif subliment texturé, à l'évolution subtile. Passé le gong originel, on traverse tous les états, jusqu'à une suspension du temps dans laquelle on sent qu'on a "trouvé quelque chose". La lumière, les clefs, le soleil, la paix, l'infinie tristesse ou on ne sait quoi, à chacun de voir.
ET TOUJOURS : PLUS D'INFOS SUR TOUS CES GROUPES SUR LE "KRAUTROCK BOOK" QU'ON TROUVE ONLINE SUR http://www.ultimathulerecords.com/
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2 commentaires:
Here is Main´s Transciency
Sorry for the delay:
http://lix.in/e74f3c
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