dimanche, février 25, 2007
ROLLING STONES, Their Satanic Majesties Request (remastered)
L'album psyché de 1967 des ROLLING STONES n'a que peu de choses à faire dans ce blog, il s'y trouve par les hasards des problèmes que je rencontre avec les Upload sur les serveurs.
PLEASE : qui utilise un MAC avec NOOS peut me dire pourquoi c'est aussi dur d'uploader des choses sur serveurs (blocage systématique au bout de quelques minutes)? Merci.
Pour revenir à "Satanic...", pour celui qui n'a aucune attirance pour ROLLING STONES mais quelque fascination pour le rock psyché (et, plus tard, kraut), il s'agit là d'une belle référence de rock / folk bizarre, à écouter de toute urgence. Ce n'est pas pour rien que Jaegger en fait le point noir de sa discographie, allant jusqu'à le renier. Il n'a vraiment aucun goût...
vendredi, février 23, 2007
WALLENSTEIN, Mother Universe (1972)
Voici un groupe dont on a pas encore entendu quoi que ce soit dans mes V/A KRAUTROCK, il apparaitra dans une V/A à venir, avec un titre d'un autre album, meilleur dans le genre, COSMIC CENTURY (celui d'après). Mais voilà, un fan me l'a demandé, dont acte, mais ce n'est franchement pas une priorité pour les nouveaux venus...
Pour information pour les curieux qui voudraient s'y frotter, WALLENSTEIN avait un son assez "cheesy", entre le grotesque et le génial, avec comme élément central un piano sur lequel ils tapaient comme des furieux. C'est à rapprocher de la B.O.F de PHANTOM OF THE PARADISE, c'est donc tout à fait fréquentable, mais ceux qui ont la B.O.F devineront ce qu'une interprétation allemande du genre peut comporter comme risques...
Ici, un titre qui fonctionne vraiment néanmoins : "Shakespearesque" - tout un programme...
Pour finir, mattez un peu la pochette...
mardi, février 13, 2007
KRAUTROCK FOR BEGINNERS, V/A Vol.5 - "SPACEROCK IN SPACE"
On a bien compris que la dimension spatiale était au coeur du krautrock tel que défini par défaut à ses débuts, avec, chez la plupart des groupes "d'origine", des compositions s'étendant sur la durée d'une face, qui prenaient le temps de s'installer, avant que ce rock ne devienne, au choix, plus technique (dérive "progressive") ou plus lisse et synthétique (dérive new-age). Les groupes ici réunis ne sont certainement pas les plus mous et éthérés de la période, mais au moins reste-t-on à peu près dans la forme "rock". Info importante : la plupart des titres ont été remontés ou, plutôt, raccourcis, pour les raisons liées au genre...
YATHA SIDHRA : A Meditation Mass Pt4 (A Meditation Mass - 1973)
L'unique album de YATHA SIDHRA est considéré par beaucoup comme un album de référence, et c'est vrai que ce long développement sur un thème "space indien" tient la route toute la durée du LP et reste finalement plutôt unique. On y trouve peut-être plus simplement le prolongement d'un "The End" des DOORS, mais le jusqu'auboutisme fait ici la différence. Il en laissera d'autres à la rue.
PELL MELL : Alone (Marburg - 1972)
Attention lecteur, si tu étais séduit par ce titre, avant l'acquisition / téléchargement d'un album de PELL MELL! La formation aurait été l'un des leaders d'un troupeau nombreux de rock pré-progressif pompier qui mérite largement d'être oublié, et dont on entend bien ici les dérives (pourtant encore maîtrisée!) au début de cette sélection. PELL MELL avait ce côté "italien" qui consiste à revendiquer un héritage en reprenant des thèmes de musique classique, comme ce fut le cas sur un de leurs albums entier. Classe... Mais quand il se pose et gagne en espace, ce prog-rock peut (et aurait dû plus souvent) offrir des moments assez magiques - comme ici, à mon goût.
POPOL VUH : Aguirre (Aguirre - 1974)
Très dur de résumer en un titre POPOL VUH, célèbre pour ses B.O.F des films de Herzog notamment, tant les styles explorés sont tranchés. Il y a ces nappes mystiques et volontiers inquiétantes, mais aussi une proto-pop chargée d'influences néo-classiques de tous les pays du monde (ou presque), et encore des trip expérimentaux-planants, sur les 2 premiers albums surtout. On conseillera en particulier le premier, "Affenstunde", un des fondamentaux d'une bonne disco kraut, loin au-dessus du reste, qui mélange, pour faire vite, tablas et tam tam divers avec bruits de synthés antédiluviens. Extra!
COSMIC JOKERS : Cosmic Joy (Cosmic Jokers - 1973)
Groupe de producteur (Dieter Dierks, un des piliers dont on a déjà parlé) et super-groupe à la fois, réunissant ASH RA TEMPEL, KLAUS SCHULZE et WALLENSTEIN surtout, le projet COSMIC JOKERS a consisté en des sessions sous trip LSD d'une durée record (on parle de journées entières d'enregistrement ininterrompu), retraitées par ledit producteur. Ca donne 3 albums assez différents (plus quelques autres, sous d'autres noms), et indispensables pour qui aime les plans les plus excentriques, passant sans transition d'un space rock mélancolique (comme ici, et sur la majeure partie du premier album) à des grooves pré-funky trempés dans les synthés StarWars de Klaus Schulze. Une pièce importante du rétro-futurisme musical.
NOVALIS : Sommerabend (Sommerabend - 1976)
Warning n°2 pour cette session n°5, au point que j'ai remonté le morceau en enlevant le gros des parties vocales : le chant prophétique en allemand rend la plupart des compositions de NOVALIS presque inaudibles aujourd'hui - à part le premier album, "Banished Bridge", chanté plus discrètement en anglais et qui peut constituer un bon point de départ pour les amateurs. Dommage, ils ont fait musicalement des choses intéressantes, un vrai space rock mélodique, même si, souvent, naïf. Les amateurs de AIR auront du mal à ne pas entendre dans ce titre une sorte de "Premiers Symptômes" plus de 20 ans avant l'heure, à tous points de vue : composition, instrumentation, production etc...
GROBSCHNITT : Solar Music (Ballermann - 1974)
LE groupe de space rock par excellence, capables de développer des thèmes sur une face entière en jouant avec des variations de ton et d'intensité pour ne pas ennuyer. La théatralité revendiquée, la pose grandiloquente obligée sont hélas souvent de la partie et nuisent à la re-découverte du projet, qui vaut néanmoins le détour sur ses premières années.
ELOY : Up and Down (Inside - 1973)
ELOY, après un premier album "hard rock" sans intérêt, n'a eu de cesse de courir après le PINK FLOYD le plus space, celui de "Dark Side of the Moon" ou "Wish you were her", avec des essais plutôt réussis jusqu'en 75, après ça se gâte : plus que l'écueil du pompiérisme, c'est plus l'absence de renouvellement, le systématisme des compositions et des harmonies vocales qui pose problème. Mais "Inside", "Floating" et le plus "Wish You Were Here" "Power and the passion" sont des choses à essayer pour les plus tolérants d'entre vous.
IKARUS : Theme for James Marshall (Ikarus - 1971)
Très bel unique album de ce groupe assez technique mais probablement plutôt commun question style, avec des versants prog-jazzy irritants mais juste assez courts pour que tout soit pardonné. Les harmonies vocales posées en choeurs avec parcimonie (et d'ailleurs pas ici) sont aussi du plus bel effet. L'intelligence des compositions, comme on en a un aperçu ici, est à faire pâlir les groupes du revival rock d'aujourd'hui. Pas indispensable mais vraiment plaisant sur toute la durée de l'album.
ASH RA TEMPEL : Time (Seven Up - 1972)
Le groupe de Manuel Gottshing est prioritaire dans toute découverte de kraut; en fait il en est l'archétype jusqu'à la caricature, mais dans ce qu'il a de meilleur. L'écoute de "Time" pourrait en constituer le rite initiatique, on s'empressera d'acquérir l'album pour l'écouter en entier (22 minutes) : les membres réunis à l'occasion par Gottsching, dont Timothy Leary alors dans sa meilleure inspiration, ont atteint une forme d'extase musicale qui nous laisse les bras ballants et les neurones en compote. Pour ceux qui veulent aller plus loin, ASH RA TEMPEL a commencé avec de longues compositions de la durée d'une face, souvent un jam vaguement blues-spacerock en face A, et du pur space mélancolique en face B, avec beaucoup de "grain" à ses débuts, moins ensuite. Il a introduit progressivement les nappes synthétiques (avec un passage par une influence folk dans le ludique "Starring Rosi"), avant d'inventer une manière de techno avec des boucles de guitares et séquences de synthé sans fin, et ce dès 76 - qui relève de l'exploit technique quand on considère le matériel de l'époque. L'éponyme premier album et le bouleversant (et méditatif) "Join Inn" sont, en plus de ce "Seven Up", des moments obligés du krautrock.
samedi, février 10, 2007
KRAUTROCK FOR BEGINNERS, V/A Vol.4 - "TREMENDOUS PSYCHEDELIC TUNES"
Il aura fallu un peu de temps pour poster cette V/A vol.4, connexion Noos oblige (help : les habituées de l'Upload voudront bien m'expliquer pourquoi l'envoi de fichiers sur serveurs avec cette connexion bloquent 9 fois sur 10 avant terme). C'est pourtant la plus essentielle compilation des 4 : on aura trop attendu sans doute pour voir apparaître dans ces lignes certains des groupes les plus barrés et caractéristiques du mouvement, à côté desquels soudain les Can, Neu, Faust, Kraftwerk & co, quels que soient leurs atouts, paraissent bien sages. Ils avaient le défaut de partir parfois dans de grandes embardées de lead guitare, voire solo, plus très à la mode depuis le punk (et pourtant, tellement savoureuses souvent, quand le lead devient texture). J'envie ceux, sans doute rares, qui découvriraient à cette occasion AMON DÜÜL 2, GURU GURU ou AGITATION FREE - le premier, surtout, mérite un double CD d'anthologie. A côté d'eux, comme on commence à en avoir l'habitude dans ces V/A, des groupes beaucoup moins essentiels, mais qui ont pu "avoir leurs moments".
Volume 5 à venir : "kraut space rock" - le moins tard possible j'espère.
Bonne écoute.
GURU GURU : Oxymoron (Kan-Guru - 1972)
Une des pierres angulaires du Krautrock, qui après quelques albums entre bruitisme pré-industriel (leur 1er, UFO, est l'ancêtre des séquences les plus électriques de THROBBING GRISTLE, et ce dès 70) et psychédélisme mélodique, s'est hélas enfermé avec les années dans un jazz rock plus standard, quoi que de haut niveau. Leur 3è, Kan-Guru, est sans doute l'album par lequel il faut commencer et qui fait partie d'une collection minimale de Kraut, tant il effetue la synthèse de tous leurs talents, tant, aussi, les guitares d'Ax Genrich, admiratteur d'HENDRIX qui quittera le groupe avant sa période jazz, étonne par l'ampleur des styles explorés, sans pour autant qu'on soit dans la démonstration gratuite.
GOMORRHA : Trauma (Trauma - 1970)
Ce combo blues rock un peu fade a priori a su s'éloigner des standards, encore très apparents dans son premier album (à l'exception du titre ici présenté) pour offrir un deuxième LP de proto hard rock assez original. A réserver aux curieux néanmoins. Mais ici, on savourera l'ampleur de la composition rythmique, avec un sommet au changement de rythme à la 7è minute, la granulosité des guitares et orgues, de même que la production miracle de Dieter Dierks.
GILA : Kollaps (S/T - 1971)
Le groupe de Conrad "Conny" Veidt (petit fils et sosie de Conrad Veidt, acteur important de l'expressionnisme allemand connu notamment pour son rôle de "la créature" dans le "Cabinet du Docteur Calligari") a hélas disparu après 2 albums, suffisamment différents pour qu'il soit impossible de comprendre quel était leur vrai style. Si ici on est dans un kraut psyché à la Amon Düül II de la même époque, avec un album très cohérent sur toute sa durée (et indispensable), le second, BURRY MY HEART AT WOUNDED KNEE, tente une expérience très différente, teintée de folk, avec une grande diversité d'instruments, et des éléments exotiques type "indiens d'amérique" qui datent l'album et peuvent surprendre. On y reviendra.
AGITATION FREE : Sahara City (Malesh - 1972)
Pour les cinéphiles encore, AGITATION FREE est connu pour ses connexions insolites avec Philippe Garrel : son guitariste Lutz Ulbrich était l'amant de Nico en même temps que Garrel dans un couple à trois typiquement 70s (il apparaît dans le documentaire Nico, mais n'est pas présenté à son juste titre), et a pondu quelques BOF pour les films de ce dernier en collaboration avec ASH RA TEMPEL, dont on reparlera plus tard. Le programme est annoncé dans les titres de l'album et du morceau, AGITATION FREE est marqué sur ce premier album par son récent voyage au Maroc, dont il ramène une interprétation rythmique tourbillonnante assez puissante (Sahara City est le seul titre "planant"). Malesh est l'album parfait qu'il faut posséder en priorité. AGITATION FREE souffre plus tard des syndromes mélangés de GURU GURU et GILA : peu d'albums, et une dérive free et jazz un peu ennuyeuse.
KROKODIL : Odyssey in Om (An Invisible World Revealed - 1971)
S'il n'est pas le groupe le plus indispensable, KROKODIL a constamment évolué d'un rock assez standard pour l'époque à des choses pour le moins mélangées, comme ce Odyssey in Om en témoigne (flute, cythare, harmonica etc... en plus des instruments rock, le tout dans le même morceau...). Disons que ce sont peut-être les compositions, pas phénoménales, qui les empêchent d'accéder au statut de culte.
AMON DÜÜL II : Yeti (Yeti - 1970)
(photo). J'ai peur qu'on manque un peu d'objectivité ici sur AMON DÜÜL II, par lesquels il faut commencer toute collection kraut à mon goût. Après la dissolution de la communauté AMON DUUL dont on reparlera, les plus musiciens parmi eux se lancent dans des compositions d'une démesure et d'une folie inqualifiable, sans équivalent sans doute dans le rock anglo-saxon. Seul le style qu'ils ont choisi de développer, un psychédélisme théâtral et débridé, peut expliquer qu'ils n'aient jamais fait l'objet d'un culte pérenne. Ni électronique comme KRAFTWERK, ni précis et calculé comme CAN, ni expérimental et pré-industriel comme FAUST, AMON DÜÜL II est probablement pourtant plus important que ces trois là. Les premiers LP (ou double) sont magiques de bout en bout, un choc pour qui y jette une oreille même malveillante. Après 1973 et 6 albums à peu près tous indispensables (Phallus Dei, qui serait un ancêtre, en plus exotique, de SONIC YOUTH pour ses dissonances; et Yeti, dont on perçoit bien dans cet extrait toute l'extravagance, sont des incontournables absolus), les groupe a commencé à se démembrer et faire fausse route, produisant de la pop Bowienne parfois d'assez mauvais goût, sucrée, mais pourtant pas dénuée d'intérêt. On regardera bien la date avant de s'offrir un de leurs albums, donc. Sur ce blog, on leur dédiera peut-être une compilation, si l'exercice est possible.
MYTHOS : Hero's Death (S/T - 1970)
Projet d'un seul homme à la voix hélas irritante qui s'est entouré de musiciens différents en fonction des albums (d'où leur déroutante diversité), MYTHOS jouit d'une certaine respectabilité. Il fait néanmoins partie de ces groupes qui, parfois géniaux, n'en frôlent pas moins fréquemment la faute de goût (le problème crucial du Kraut, finalement). On a envie de dire pourtant que ce premier album est réussi de bout en bout in extremis. On reviendra peut-être avec un extrait du deuxième album, essentiellement folk, avant les dérives "rock lourd prophétique" des suivants.
JANE : Comin again (III - 1974)
Comme pour GOMORRHA dont leur style n'est pas loin, un peu hésité à mettre JANE aux côtés d'AMON DUUL II, GURU GURU ou AGITATION FREE, car précisément il leur manque la folie de ceux-là, ils représentent sans doute la branche la plus anglosaxonne du kraut . Pourtant, entre sessions jams aux frontières d'un certain rock lourd 70s et space rock abouti auquel ils se convertissent dans la deuxième moitié de la décennie, JANE maîtrise son sujet avec pas mal de talent. Manquent quelques signes distinctifs, un peu plus de personnalité, pour les intégrer au club des grands.
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